Marches mémorielles – Deux marches à caractère historique situées à Cours et Belmont

Une reconstitution des parcours empruntés par des soldats allemands pour attaquer le Maquis de Chauffailles, établi le 3 mai 1944 sur les hauteurs boisées de l’ancienne commune de Thel.

« Itinéraire du 3 mai 1944 » (Cours)

Départ et arrivée : La Ville, commune de Cours (69), Square Anne-Marie Chapon

Environ 6 Km

« Circuit de l’attaque contre le maquis » (Belmont)

En 2 boucles à parcourir en une ou deux étapes selon vos possibilités.

Première boucle

Départ et arrivée : Belmont-de-la-Loire (42), place de l’église

Environ 6 Km

Deuxième boucle

Départ et arrivée au lieu-dit Foupeysson, si vous ne faites que la deuxième boucle

Accès routiers par Belmont-de-la-Loire (42) ou Cours (69)

Environ 9 Km

Historique

La Seconde Guerre mondiale (1939 – 1945) a entraîné
l’occupation de toute la France.

Le 19 juin 1940, des troupes allemandes arrivent et s’installent dans notre région. Une colonne traverse Chauffailles, Belmont puis Cours. Un petit groupe stationne à Belmont et loge chez les religieuses dans les locaux du pensionnat évacué 2 jours plus tôt (aujourd’hui site des Arcades).

Après l’armistice du 22 juin 1940 les Allemands quittent rapidement notre secteur. La France est coupée en deux par la ligne de démarcation passant par le nord de la Saône et Loire.

L’invasion de la zone non occupée le 11 novembre 1942, ramène les troupes allemandes dans notre région. Elles occupent, principalement des villes comme Lyon, Mâcon, Roanne. A Belleroche quelques soldats sont présents pour surveiller le tunnel et le trafic ferroviaire.

Les restrictions, les réquisitions, les pénuries, la création du travail obligatoire, les actes de répression, la volonté de liberté encouragent les actes de résistance et favorisent la création de groupes de résistants, appelés maquis. Plusieurs voient le jour dans notre région. Celui de Chauffailles en est le principal.

Le maquis de Beaubery (Saône-et-Loire) se constitue fin 1942. Il s’étoffe rapidement avec l’afflux des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO). Repéré, il fait l’objet de deux attaques allemandes (11 et 14 nov. 1943) qui amènent les responsables à disperser leurs effectifs

L’un de ces groupes passe l’hiver dans le département de l’Ain, mais sous la pression de la Milice et des forces d’occupation, les maquisards sont contraints de se déplacer à plusieurs reprises. Vers la fin février, ils reviennent en Saône et Loire et s’installent dans deux fermes au col de la Cépée, au-dessus d’Anglure-sousDun, à proximité de Chauffailles où il existe un réseau de résistants sédentaires, coordonné principalement par la famille Coste.

Ce regroupement prend alors le nom de «Maquis de Chauffailles». En mars, il s’installe à Ste-Foy, dans le Brionnais puis vers le 20 avril, prévenu d’une action imminente des Allemands, il déménage à Mussy-sous-Dun puis à Thel le 23 avril. Le camp s’installe alors au lieu-dit le Catoux, sur les hauteurs de la commune de Thel, dans des cabanes de branchages.

Dénoncés, les maquisards sont encerclés dans la nuit du 2 au 3 mai 1944 par deux détachements de soldats ennemis.

Les deux marches mémorielles que nous vous proposons correspondent aux parcours empruntés par les allemands pour encercler les maquisards.

La marche appelée « Itinéraire du 3 mai 1944 » est une reconstitution du parcours suivi par un détachement d’Allemands ce jour-là. Arrivé vers 4 heures, un convoi venant de Mâcon, composé de véhicules réquisitionnés à la Régie des Transports de Saône-et-Loire s’arrête au lieu-dit Le Moulin, entre Cours et La Ville. Après avoir pris un voisin en otage pour les conduire, les allemands montent à pied vers le bourg de La Ville, passent à côté du square Anne-Marie Chapon lieu de départ de cet itinéraire. Ils longent l’église et montent vers le sommet en contrôlant des fermes pour vérifier la présence éventuelle de maquisards.

Les attaquants se dirigent vers les sommets boisés, au-dessus du lieu-dit Giret, à Formont puis au Catoux. Ils positionnent deux mitrailleuses, une sur le chemin des Taillats pour couvrir leurs arrières, l’autre à la Roche de Thel avec leur poste de commandement. Au Catoux, les Allemands arrivent après le lever du jour, visitent les
maisons du hameau et encerclent les maquisards côté sud.

La marche en deux boucles appelée « Circuit de l’attaque contre le Maquis » correspond au parcours emprunté par un autre détachement de soldats allemands, arrivé à Belmont dans la nuit du 2 au 3 mai 1944. Sa discrétion a laissé peu d’informations. Au matin, des véhicules militaires stationnent entre le carrefour de Saint-Claude et le bourg de Belmont, gardés par trois soldats portant l’uniforme de la Wehrmacht et parlant allemand. En quelques mots, une des sentinelles explique au facteur, un des rares passants, qu’ils « poursuivent des partisans dans la montagne ».

Dans la nuit précédente, en silence, à pied, sans éclairage, une colonne de soldats contourne le bourg de Belmont par un chemin alors existant sous Montaigu puis par le lieu-dit les Salèves. Vers 23 heures, un chien alerte son maître qui entend de sa chambre un groupe marchant lourdement dans l’obscurité, passant à
pied sur le chemin qui longe sa cour. Il s’interroge et n’imagine pas un instant qu’il puisse s’agir d’Allemands. Leur passage est également entendu aux hameaux Panneton, le Fy et Doris. En évitant au maximum les habitations, cette troupe fait mouvement en direction de Foupeysson pour encercler le Maquis par le côté
nord.

Au matin du 3 mai 1944, la bataille s’engage sous le soleil. D’après plusieurs témoins, le bruit du combat est intense vers 9 heures et dure une partie de la matinée. Bien qu’inférieurs en nombre et en armement, plus de vingt de maquisards réussissent à briser l’encerclement et à s’échapper à travers bois après un combat difficile.

Au Catoux, à l’issue de la bataille, les Allemands abattent Sender Aron Wolf un juif réfugié dans ce hameau.

Les soldats venus par La Ville repartent vers 14 heures avec trois prisonniers.

En début d’après-midi, des Allemands sont à Chauffailles, au lieu-dit Mazoncle-le-Haut, dans la maison Coste où ils exécutent Philippe Urbac et blessent et arrêtent Antoine Coste. Ils emmènent ensuite ce dernier à Chassigny-sous-Dun, au hameau Le Perret, dans la ferme de Joseph Renon, qui cache du matériel du Maquis. Antoine Coste et Joseph Renon sont abattus et la ferme incendiée.

En fin d’après-midi, deux des trois maquisards faits prisonniers En fin d’après-midi, sont fusillés à la limite des communes d’Aigueperse et de Saint Bonnet-des-Bruyères, lors du retour des Allemands à Mâcon. Le 4 mai, les gendarmes de Cours aidés par des habitants, découvrent 13 cadavres de maquisards sur les lieux de l’assaut, 3 sur la commune de La Ville et 10 sur celle de Thel.

Au total, 19 victimes de la barbarie ennemie ont perdu la vie au cours de cette tragique journée du 3 mai 1944.

Les 13 corps, non identifiés, sont acheminés à Lyon par des GMR (groupes mobiles de réserve) le 5 mai. Ils seront identifiés plus tard par des proches, grâce aux photos faites à la morgue, sauf « Joseph » dont nous ignorons toujours l’identité.

Le 6 mai, en fin d’après-midi, des Allemands reviennent à Mazoncle-le-Haut, où ils pillent et incendient la maison Coste