Les origines du Maquis de Chauffailles


Le Maquis de CHAUFFAILLES

Fin avril 1943, un Maquis d’une quinzaine d’hommes, en liaison avec le secteur de CHAUFFAILLES, s’installe à la Roche d’Ajoux, puis ayant été repéré, le camp se déplace à SAINT-BONNET-LE-TRONCY.

Le véritable Maquis de CHAUFFAILLES est constitué avec quelques-uns de ces éléments et ceux en provenance des Maquis de BEAUBERY et de CRUZILLE.

Le Maquis de BEAUBERY

Le plus important de Saône et Loire (une centaine d’hommes environ non compris les sédentaires) subit le 11 novembre 1943 la première attaque d’envergure menée contre une formation de résistance par les troupes allemandes. Les pertes sont importantes de part et d’autre.

Pour les Résistants : 4 tués, 5 blessés dont 3 faits prisonniers et 2 récupérés.

Pour les Allemands : 24 tués dont un Officier Supérieur et deux Officiers.

Le 13 novembre, la Gestapo arrête trois résistants à BEAUBERY. Le 14 novembre, au cours d’une opération menée par des troupes allemandes, 14 résistants sont fait prisonniers. Sur 20 prisonniers, 19 sont fusillés à LYON-LA-DOUA le 1er février 1944 et un est déporté.

Le Maquis de CRUZILLE

Créé en octobre 1942, compte vingt-cinq à trente hommes. Au moment des événements de BEAUBERY, sa position devient intenable les troupes allemandes occupant massivement la vallée de la Saône et en particulier les villages du Mâconnais.

C’est alors que les chefs départementaux de l’A.S (Armée Secrète) et les chefs de ces maquis décident de regrouper les rescapés de BEAUBERY et un effectif réduit de CRUZILLE sur la rive gauche de la Saône, pour passer l’hiver en Bresse.

Devant une menace grandissante, un nouveau déplacement devient nécessaire et après reconnaissance d’une région de Saône et Loire, plus montagneuse, celle de CHAUFFAILLES est choisie.

Il existe un point de chute à la maison COSTE, des résistants et amis  prêts à apporter aide et soutien.

Le 28 février, à bord de trois camionnettes, 25 hommes environ avec armes et bagages effectuent ce déplacement périlleux. Le maquis s’installe dans deux fermes au-dessus d’ANGLURE-SOUS-DUN avec des éléments du secteur.

Il prend désormais le nom de Maquis de CHAUFFAILLES

Comme tous les maquis, pour échapper aux Allemands, il change sans cesse de lieu de campement.

A la fin du mois de mars, le Maquis se transporte à STE-FOY-EN-BRIONNAIS où il occupe deux emplacements successifs. Prévenu d’une action imminente des Allemands, il se réinstalle, mi-avril, à proximité de son ancien camp d’ANGLURE-SOUS-DUN sur la commune de MUSSY-SOUS-DUN.

Le 23 avril, le Maquis fait à nouveau mouvement et s’installe dans les bois,  sur les hauteurs de la commune de THEL, à quelques centaines de mètres des  limites des communes de BELMONT et de LA VILLE.

D’après les renseignements figurant sur l’ordre de bataille du Maquis, son effectif est alors de 38 hommes. Il est commandé par Gaston Gireaud, alias « Petit Jules », un des chefs du Maquis de BEAUBERY. Cet effectif ne tient pas compte des résistants faisant partie des groupes sédentaires de CHAUFFAILLES, LIGNY EN BRIONNAIS, SAINT MAURICE-LES CHATEAUNEUF et BELLEROCHE.

Dénoncés, les maquisards sont encerclés dans la nuit du 2 au 3 mai 1944 par deux détachements de soldats ennemis venus à pieds et en silence. Ils ont laissé leurs véhicules sur la commune de LA VILLE pour le groupe principal et sur celle de BELMONT pour l’autre groupe.

Bien qu’inférieurs en nombres et en armements des maquisards réussissent à briser l’encerclement et à s’échapper au travers des bois après un combat difficile.

Sur le terrain, 13 hommes sont retrouvés morts, 2 autres faits prisonniers sont abattus le jour même à St BONNET-DES-BRUYERES et 4 patriotes et résistants sont également abattus le même jour à THEL, CHAUFFAILLES et CHASSIGNY-SOUS-DUN, portant à 19 morts le bilan de cette terrible journée du 3 mai 1944.

Dès le 1er juin sous la direction de Gaston Gireaud, quelques jours avant le débarquement en Normandie, des survivants de Thel et de nouveaux arrivants s’installent au MONT PINAY.

En juin et juillet plusieurs actions de sabotage conduites sur la voie ferrée de la ligne Lyon – Paray-le-Monial contribuent à retarder les convois allemands.

Le sabotage du 5 juillet, sous le tunnel des Echarmeaux, rend la voie ferrée inutilisable. 

A partir de juillet 1944, le Maquis se déplace sur les communes de PROPIERES, AZOLETTE, puis CHAUFFAILLES.

Le 1er août le Maquis de Chauffailles devient le 3ème Bataillon du Charolais.

Il participe en août et septembre à de nombreux combats contre les troupes Allemandes :

– le 16 août à LUNEAU dans l’Allier.

– le 21 août à SAINT-LOUP, et PONTCHARRA dans le Rhône.

– du 26 au 31 août dans la vallée de la Saône pour retarder le repli des Allemands suite au débarquement du 15 août en Provence.

Le 6 septembre il participe à la libération de MONTCEAU-LES-MINES.

Prisonniers allemands gardés par des hommes du Bataillon du Charolais
Les maquisards des photos sont des membre du Maquis de Chauffailles

Le 12 septembre 1944, la région libérée, le bataillon est dissout. Des volontaires intègrent les armées de libération, les autres reprennent la vie civile.